tuto vidanger son moteur et changer son filtre a huile.

Publié le par tony76

tuto pris sur le forum moto-station.


Bonjour tout le monde ! (celui qui sort « bonjour tout seul » s’en prend une…)


Ça fait déjà longtemps que je devais écrire ce nouveau tutoriel, mais comme on dit, plus c’est long et plus c’est…
Voici donc le 3ème tutoriel de la série, j’espère qu’il vous plaira. Je suis resté dans la même optique que les deux précédents, à savoir : « tout faire soi-même quand on a peu de moyens et qu’on y connaît rien » parce qu’après tout, on a tous débuté un jour et personne n’est né en connaissant par cœur l’encyclopédie de la moto.

J’espère que vous ne tiendrez pas compte du jeu de mot à 2 balles que j’ai mis en titre de topic, mais j’ai mangé un clown ce matin alors soyez indulgents. D’ailleurs, jetez-moi plutôt des tomates pourries plutôt que des œufs, ça fait moins mal… Le sujet, vous l’aurez compris, est la vidange.


Je pense que si vous lisez ces lignes, vous savez déjà ce qu’est une vidange, au moins en théorie. Cependant, un petit rappel ne fera pas de mal.
La vidange est une opération d’entretien courant. Elle consiste à remplacer l’huile du moteur qui, au fil des kilomètres, perd de ses propriétés, de sa viscosité, et de ses qualités. Elle se charge également en particules métalliques, produites principalement par les pièces en mouvement. L’huile, si vous ne le saviez pas, sert à la lubrification de ces pièces mais également au refroidissement du moteur (bah oui, c’est comme le sexe, plus ça frotte, plus ça chauffe… ).
D’où l’intérêt du lubrifiant et de son remplacement !

Suivant le modèle de votre monture, cette opération est à refaire tous les 5 000 à 12 000 km. Si vous n’en savez rien, vous devrez vous reporter à la RMT (Revue Moto Technique) du modèle que vous possédez. Dans le cas de la SV, il faut la faire tous les 6 000 km. Bien sûr, ceci est une moyenne, vous ne perdrez pas une jambe si vous faites 1 km de plus. Rien ne vous empèche de la faire tous les 3000km si ça vous chante et si vous en avez les moyens bien sur.

Oui mais 6 000km, ça fait pas un peu beaucoup entre deux vidanges ? Les particules / poussières métalliques n’abiment-elles pas le moteur lorsqu’elles sont présentes en trop grand nombre ? Si l’huile se détériore en fonction du nombre de kilomètres, comment faire pour que celle-ci reste suffisamment pure pour permettre au moteur de tourner sans l’user prématurément avec ces particules métalliques ? Je vous laisse imaginer les dégâts si votre copine/copain/femme/mari remplaçait la vaseline que vous utilisez peut-être le samedi soir par une poignée de sable… Bah pour votre moto, c’est pareil : des impuretés dans le lubrifiant, ça abime l’engin…
Et bien c’est là qu’intervient le filtre à huile. Comme son nom l’indique, il sert à filtrer les impuretés de l’huile afin d’éviter que de la limaille ou autre joyeuseté se balade dans le moteur. Comme tout filtre, il faudra le changer pour conserver une qualité optimale.
On préconise généralement de le changer une fois sur deux. Ceci dit, pour le prix que ça coute, on pourra se permettre le luxe de le faire à chaque vidange. Vous éviterez ainsi de polluer l’huile neuve avec l’huile restée dans le filtre


Vous aurez compris que la vidange est une des opérations essentielles à la survie du moteur et est donc à ne surtout pas négliger ! Vous en aurez saisi toute l’importance !




Mais voilà, vous vous dites qu’avec vos deux mains gauches, la mécanique moto n’est pas faite pour vous. GRAVE ERREUR !!! Avec un peu d’explications, d’organisation et de méthode, vidanger sa moto est à la portée de tout le monde. En voici les étapes :

_ Liste des courses
_ Purge du carter et démontage du filtre à huile
_ Changement du filtre à huile
_ Remplissage du carter et complément d’huile
_ La vidange, oui, mais…
_ Annexes






ETAPE 1 : ALLER FAIRE LES COURSES

Au dafy ou au cardy du coin, demandez :
_ 1 filtre à huile pour le modèle de votre moto.
_ 1 joint de bouchon de vidange au bon diamètre.
Remerciez la jolie vendeuse en tenue sexy qui vous a donné ça avec son si joli sourire, et faites gaffe de pas vous faire remarquer au moment où vous la materez au travers de la vitrine quand vous serez sorti du magasin. La technique du « j’te-matte-en-biais-du-coin-de-l’œil-pour-pas-que-tu-t’en-rendes-compte » fera peut-être l’objet d’un autre tutoriel, mais là nous passerons directement à la suite des courses.
Certain joints (ceux en matière pleine : téflon, alu, cuivre) ne doivent pas être changés à chaque vidange. Seul le joint de la photo est à changer, les autres au moins à la quatrième ou cinquième utilisation.


Un anneau pour les vidanger tous, et dans les ténèbres, les huiler ! (blague de ptitlu inside...)




Filez ensuite au carrouf le plus proche pour prendre :
_ 1 bidon de 5L d’huile moteur (j’ai précisé « huile moteur » pour éviter les réponses au post du genre « je ne comprends pas, ma moto marche beaucoup moins bien maintenant, j’ai pourtant choisi de la LESIEUR, c’est de la marque ! »).
Pour ne pas surcharger cette section, les compléments d’information figurent en annexes à la fin de ce tutoriel. Je vous invite à y jeter un œil, voire même les deux . N’oubliez pas de les récupérer après, vous en aurez besoin pour lire la suite.




Et également, au cas où vous n’auriez pas, dans votre débarras, un des éléments qui suivent, il faudra vous en procurer :
_ Vous aurez besoin d’un bac suffisamment grand pour accueillir 4 ou 5 litres d’huile et suffisamment bas pour se glisser sous la moto. Il existe des jerricans à vidange, dispo chez norauto, feu vert, etc… qui sont certes bien pratiques (l’huile tombe directement dans le jerrican, y’a plus qu’à fermer le bouchon, c’est magique !), mais chers par rapport à un bac simple. Enfin, faites selon vos moyens !
_ Un entonnoir. Là, pas la peine d’acheter, vous pourrez chourer discrètement celui dont se sert votre belle-mère pour sa cuisine… Préférez néanmoins un entonnoir avec filtre intégré.
_ Une clé à filtre à huile. Vous pourrez ainsi démonter le filtre sans effort.

Pour les 3 derniers éléments (bac, entonnoir et clé à filtre), sachez qu’il existe des kits de vidange dans les magasins auto. Cependant, pour info, j’ai trouvé le mien chez Auchan (rayon auto, avec les huiles) contenant un bac 6L, entonnoir avec grille amovible et clé à filtre, le tout pour la modique somme de 3,15€ (contre environ 10€ pour la même chose chez Nor[biiiip]to).




_ Un bidon vide pouvant contenir au moins 3L. Un vieux bidon d’huile récupéré de la dernière vidange fera parfaitement l’affaire. Pour la première vidange, forcément, vous n’aurez pas de vieux bidon (notez la logique !). Vous pourrez utiliser 2 ou 3 bouteilles à vis récupérées.

_ Un rouleau d’essuie-tout, toujours utile quand on n’est pas doué et qu’on s’en fout partout ou plein les mains…




Quelques recommandations avant de se lancer :
_ L’huile de vidange est toxique. Elle contient des résines, des métaux lourds, des suies, des acides, etc… Dans la mesure du possible, évitez de plonger les mains dedans, même si vous trouvez ça marrant…
_ Pour les personnes qui ont l’habitude de mettre des gants en plastique pour éviter de se salir les doigts, oubliez. Les manipulations décrites ci-dessous se font « à chaud ». Une faute d’inattention de votre part et le gant fond sur vos mains…
Bref, faites pas votre chochotte et salissez-vous !
ÉTAPE 2 : PURGE DU CARTER ET DEMONTAGE DU FILTRE


La première chose à faire est la plus agréable de toutes puisque vous allez commencer par aller faire un petit tour.

« Mais pourquoi commencer une vidange en allant rouler ? » me direz-vous.
C’est une bonne question, on voit que vous suivez ! Et bien tout simplement parce qu’en roulant, l’huile chauffe, et que l’huile chaude s’écoule plus facilement que l’huile froide. De plus, le moteur aura « brassé » l’huile juste avant la vidange, les particules s’y trouveront donc encore en suspension. Ainsi, quand vous vidangerez, une plus grande partie de ces particules sera évacuée.
Si vous ne faites pas tourner votre moteur avant vidange, d’une part l’huile sera plus longue à s’écouler, et d’autre part les particules déposées au fond du carter ne partirons pas nécessairement (et donc ça sert à rien de faire une vidange si c’est pour torcher le travail à la va-vite).
Bon, je rassure les fainéants, vous pouvez juste vous contenter de faire tourner le moteur 10 minutes. Pendant ce temps, profitez-en pour préparer les outils nécessaires à la vidange


Le matériel est réuni ? Coupez le moteur, nous pouvons passer à la pratique.

Placez le bac de récupération d’huile sous le carter en prenant soin de placer quelques feuilles de sopalin autour de celui-ci pour vous éviter d’avoir à nettoyer au cas où il y aurait des projections. Petite astuce : mettez une passoire dans le bac, ça vous évitera d’avoir à aller à la pèche pour chercher le bouchon de vidange dans un bain d’huile bouillante…
Comme vous pouvez le voir, j’utilise en guise de passoire un vieux plat en alu souple que j’ai troué pour laisser passer l’huile. Budget de la passoire home-made : 0€ !




Retirez le bouchon de remplissage du carter. De cette manière, vous éviterez que l’huile « glougloutte », vous asperge et vous ébouillante par la même occasion.




Dévissez le bouchon de vidange (à l’aide d’une clé de 14 dans le cas de la SV) en faisant très attention à ce que vous faites, le jet d’huile peut être important et peut vous bruler. Prenez une clé de bonne qualité, vous éviterez ainsi d’endommager la tête de vis. Une clé 6 pans est un plus, les 12 pans abimant quelques fois les arrêtes.
(Notez que pour les carters secs, il y a 2 orifices (hummm…) de vidange à ouvrir : celui du moteur et celui du réservoir d’huile).




En fin de dévissage, ne soyez pas tenté de terminer avec les doigts (sauf si vous aimez les brulures bien sur…), utilisez toujours la clé. Le bouchon de vidange tombera, d’accord, mais il tombera dans la passoire, vous n’aurez alors aucun mal à le récupérer plus tard lorsque l’huile sera froide.


Laissez l’huile s’écouler dans le bac.






Pendant ce temps, nous allons anticiper l’étape suivante en nous occupant du filtre à huile. Vérifiez que le bac de récupération est bien placé sous le dit filtre et dévissez-le, soit à la main si vous êtes un gros balaize qui ne craint pas les brulures au 999ème degré, soit à l’aide d’une clé à filtre si vous êtes une chochotte comme moi .
(Pour les filtres papier intégrés dans un carter du moteur, il suffit simplement d’ouvrir le carter et de retirer le filtre usagé).





L’écoulement de l’huile peut être relativement long. Attendez bien une heure pour que ça ne goutte plus. Voilà qui vous laisse largement le temps pour boire une bière / boire un lait-fraise / tirer un coup / aller faire caca / faire la cuisine pour votre chéri(e), etc… (rayez la / les mentions inutiles).
Quand l’huile ne coule plus, penchez la moto à droite et à gauche plusieurs fois (attention, surtout pour les petits, à ne pas tomber ! ), pour être certain que toute l’huile est partie.

ÉTAPE 3 : CHANGEMENT DU FILTRE A HUILE

Il existe 2 types de filtres à huile pour moto.
Les moins répandus sont de simples filtres en papier qui trouvent leur place dans un carter dédié dans le moteur.
Les autres (les plus répandus donc) sont les filtres en tôle, un peu comme ceux qu’on trouve sur les voitures.
Nous nous intéresserons à la 2ème catégorie.



Lorsque l’huile ne coule plus, nettoyez les plans des joints du carter et du filtre à huile. Voilà qui évitera de remettre des impuretés au remontage, ou bien à un grain de sable de se mettre dans un pas de vis….
Pour le nettoyage, toujours la même méthode : un sopalin sur lequel vous aurez mis quelques gouttes d’huile propre.



Prenez le filtre neuf et déposez un filet d’huile (neuve aussi !) sur le joint du filtre avec le doigt ou avec un pinceau.


Remontez alors le filtre à la main. « À la main », car le remontage nécessite du doigté pour ne pas foirer le pas de vis ! Il n’y a pas de raison pour que vous fassiez une mauvaise manip’, mais soyez attentif quand même, mieux vaut prévenir que guérir.




Une fois le filtre en contact avec le carter, faites 1 à 2 tours supplémentaires (à la main ou à la clé) pour achever le vissage. Sur la SV, 1 tour et demi, c’est impec’

ETAPE 4 : REMPLISSAGE DU CARTER ET COMPLEMENT D’HUILE

Essuyez puis nettoyez le bouchon de remplissage et le bouchon de vidange à l’eau et au produit vaisselle, et jetez le joint du bouchon de vidange.
(Mise en garde pour les blondes : L’ancien, bien sûr, pas celui que vous venez d’acheter ! )




Les bouchons nettoyés, mettez un filet d’huile sur les boulons à l’aide d’un sopalin ou du doigt (comme vous pouvez le remarquer, chères demoiselles, j’utilise très bien mes doigts… ). Mettez aussi en place le nouveau joint sur le bouchon de vidange.



Nettoyez le pas de vis du bouchon de remplissage avec la même méthode décrite précédemment (sopalin + huile neuve) et faites de même pour le pas de vis du bouchon de vidange.


Remontez le bouchon de vidange à la main ("à la main, toujours pour les mêmes raisons que j'ai déjà évoqué pour le remontage du filtre). Pour le serrage, serrez au couple indiqué dans la RMT de votre moto. Dans le cas de la SV, on préconise un couple de serrage à 2,1m.daN. Si vous n’avez pas de clé dynamométrique, serrez « au pif », tout en ayant à l’esprit que le serrage doit être suffisant pour qu’il n’y ait pas de fuites mais pas trop fort non plus pour ne pas écraser le joint.
Si vous en êtes à votre première vidange et que votre pifomètre n’est pas encore très précis, il vaut mieux que vous serriez moins que trop. Vous pourrez toujours donner un petit coup de clé plus tard si vous vous rendez compte que ça fuit. Par contre, si vous serrez trop et que ça a abimé le pas de vis, c’est nettement plus emmer… nuyeux .
Pour vous donner un ordre d’idée du bon serrage, une fois que le joint est en contact avec le carter, serrez de 3 quarts de tour.



Remplissez, à l’aide de l’entonnoir muni de son filtre, le carter avec la quantité d’huile indiquée sur la RMT. Dans le cas de la SV, il faut 2,4L. Le niveau d’huile doit atteindre le niveau maxi de la jauge (lettre F - pour Full - sur la photo).
Ne pas mettre suffisemment d'huile peut être grave, mais en mettre trop peut l'être également !!!
Vous devez impérativement mettre la bonne quantité.
Au cas où vous auriez une jauge à plonger dans le carter, sachez que le niveau ne se contrôle pas juste en regardant l’indication sur la jauge après avoir retiré la sonde. Retirez la sonde, essuyez-la correctement, plongez-la dans le carter et retirez-la pour regarder le niveau. Là seulement vous aurez une valeur fiable.






Attendez 2 minutes que l’huile se répartisse bien dans le carter. Fermez le bouchon le remplissage, démarrez la moto et faites tournez le moteur quelques minutes. Ne montez pas dans les tours comme un sagouin, il faut quelques secondes pour que la pression d’huile s’établisse quand le filtre a été changé. Laissez juste tourner au ralenti 1 minute ou 2, pas plus.
Vérifiez à nouveau le niveau d'huile. Completez-le s'il a baissé (le filtre peut en effet se remplir d'un quart à un demi litre d'huile !)

ETAPE 5 : PENSEZ A DAME NATURE !


Une dernière étape, qui n’a certes rien à voir avec la mécanique, mais qui doit être faite.

L’huile usagée récupérée dans le bac ne se jette pas dans la poubelle ni discrètement au fond du jardin, et encore moins en pleine nature.

Légalement, le fournisseur de l’huile neuve doit récupérer l’huile usagée. Comme, dans la pratique, ça n’est pas toujours possible, orientez-vous vers une déchetterie ou vers votre garagiste, c’est gratuit. En tout cas, surtout pas, mais alors SURTOUT PAS dans la nature. Merci.


Videz le contenu du bac dans le vieux bidon prévu à cet effet. Vous n’aurez qu’à le déposer en passant devant votre garagiste le matin en allant bosser ou à la déchetterie en revenant du boulot.




Quelques éléments à savoir, relevés sur le site www.ademe.fr :
  • 1 litre d'huile usagée rejetée dans la nature peut couvrir 1 000 m² d'eau et empêcher l'oxygénation de la flore et de la faune pendant des années.
  • Rejetée dans le réseau des eaux usées, l'huile usagée colmate les filtres dans les stations de traitement de l'eau et perturbe les process d'épuration biologique.
  • L'incinération de l'huile usagée nécessite des températures élevées ainsi que des traitements des fumées spécifiques. Réalisée dans de mauvaises conditions, elle engendre des rejets toxiques dans l'atmosphère (dioxines et gaz à effet de serre). ANNEXES


    Compléments d’information :

    Le choix d’une huile n’est pas simple ! En effet, comment se retrouver parmi toutes les marques proposées ? Quelle huile est la plus adaptée à votre moto ? Quels sont les critères de choix ? Quelles sont les normes à respecter ?
    Autant de questions qui nous traversent la tête (avec plus ou moins de facilité suivant la personne…) quand on se retrouve face à un rayon de 100 mètres de large plein à craquer de bidons d’huile…



    Si tout ça vous parait être du charabia, voici les éléments qui pourront vous aider :

    _ Le moteur
    Il existe 2 catégories de moteurs : les 2 temps et les 4 temps. Ça parait bête à dire mais disons le quand même, l’huile 2T est faite pour un moteur 2T et l’huile 4T est faite pour un moteur 4T…


    _ Le type
    On distingue 3 types d’huiles :
    • l’huile minérale (bas de gamme)
    • l’huile semi-synthèse (un mélange d’huile minérale et d’huile de synthèse, c’est du milieu de gamme, destiné aux motos à petite cylindrée ou les moteurs fonctionnant à bas et moyen régime)
    • l’huile 100% synthèse (haut de gamme, destiné aux motos actuelles dont le régime moteur est particulièrement élevé)

    L'huile minérale est le produit d'une distillation du pétrole. Elle est peu stable donc n'est pas recommandée pour l'utilisation dans un moteur de moto.
    L'huile de synthèse quant à elle, est obtenue par
    la synthèse de molécules assemblées par réaction chimique.

    Certains contructeurs recommandent la semi-synthèse, d'autres la 100% synthèse.
    Bref, semi-synthèse ou 100% synthèse, prenez la plus adaptée à votre moto !


    _ La viscosité (1)
    Vous avez certainement déjà dû voir, sur le bouchon de remplissage du carter, une inscription du genre « SAE 10W40 ». (En tout cas, sur celui de la SV, c’est marqué )
    SAE (pour Society of American Engineers <- à prononcer avec une patate chaude dans la bouche) est une norme américaine qui définit les différents grades de viscosité.
    La viscosité est une caractéristique très importante pour une huile. En effet, en fonction de la température, les propriétés de l’huile peuvent changer énormément.
    À froid, elle doit être suffisamment fluide pour permette une lubrification rapide des pièces en mouvement.
    À chaud, elle doit être suffisamment visqueuse pour maintenir la lubrification malgré des conditions de pression et de charges importantes.

    Voilà pourquoi la valeur du SAE est composée de 2 indications : le premier nombre pour le grade à froid, le second pour le grade à chaud, ces nombres étant séparés par un W (pour Winter).

    Plus l'amplitude est large, meilleure est l'huile. Bon point ? Oui et non, car plus l'amplitude est large, et plus l'huile s'use vite. Il faut donc trouver le meilleur compromis entre performances et utilisation au quotidien.
    Une grande largeur va au détriment de la longévité : une huile 100 % synthèse en grade 20W30 sera quasi inusable mais ne protégera que très peu le moteur de l'usure, à chaud et à froid.


    De plus, comme si ces critères ne suffisaient pas, la température extérieure joue aussi pour beaucoup dans la température de l’huile du moteur. Il faut donc prévoir une viscosité pour l’hiver, une autre pour l’été.
    Ainsi, l’été, vous pourrez opter pour de la 20w50, et l’hiver, pour de la 5w40 (l’huile la plus utilisée étant la 10w40).
    Bien sur, si vous ne vidangez qu’une fois par an, vous pourrez choisir de la 5w50.

 



_ La qualité (2)
La qualité d’une huile est indiquée par un indice. La norme API (pour American Petroleum Institute) classe les huiles en fonction des critères de détergence, de résistance, de protection anticorrosion, etc.…
En fonction des performances de l’huile, l’API attribue une note. Cette note est composée de 2 lettres :
  • la première indique le type de moteur pour lequel elle est destinée : S pour les moteurs essence, C pour les moteurs diesel.
  • la deuxième indique les performances de l’huile : de A à Z, A étant la valeur la plus mauvaise, Z étant la meilleure.
Ainsi, une huile de grande marque (donc très chère) dont l’API serait SC est moins bonne qu’une huile de grande surface à bas prix dont l’API serait SH. Ce n’est donc pas parce qu’il y a marqué to*al sur le bidon que c’est forcément meilleur que l’huile « trouduc », pensez-y

L’API SL est actuellement ce que vous trouverez de mieux pour les moteurs essence !



_ Les additifs
Il y a des huiles comportant des dopants "antifriction" et d'autres non.
Ces dopants sont incompatibles avec nos embrayages en bain d'huile (huile commune à l'embrayage et au moteur.)
Une huile 100 % synthèse n'en comporte pas (ou peu).

La carrefour, la Mobil n'en comportent pas : elles peuvent donc être utilisées pour nos motos.
Les huiles "moto" n'en comportent pas, également.
C'est LA différence entre huile générique "Auto" et une huile "moto".
La seule différence.





Personnellement, je prends de la carrefour 5W50 100% synthèse, bien moins chère que les huiles spéciales moto et qui est arrivée en tête dans bon nombre de comparatifs d’huiles dans des magasines moto. Elle est à la norme API-SL. Mais le but du tutoriel n’étant pas de faire de la pub pour telle ou telle marque, je n’en conseillerai aucune. Pourquoi ? Parce que cela dépend de votre façon de rouler, de votre moto, de l’âge du moteur, de la tolérance de votre embrayage, etc…








Voilà !!! La vidange de votre moto est faite. Votre moteur ne parle pas (bah ou alors vous avez trop bu…), mais je suis certain qu’il vous remercie !

Par la suite, vous aurez juste à vérifier le niveau d’huile de temps en temps, et à le compléter si besoin est.



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